Par Delphine Orfila, Consultante en Engagement Sociétal
La pandémie qui a bouleversé nos habitudes personnelles, professionnelles, familiales et autres, a remis beaucoup de choses en question. Cet arrêt forcé, ce ralentissement nécessaire a été pour beaucoup un temps de réflexion, un temps de pause, mais à l’échelle de la société et notamment de l’économie, cela a plutôt eu l’effet d’un coup de pied dans une fourmilière. Comment réagir ? Quoi faire ?A quoi se raccrocher ? Comment se reconstruire ? Comment nous reconstruire comme société ?
Nos cadres de référence, notre relation aux autres, à nous même, au travail et à la société en général ont été éprouvés. Au réveil de cette crise, nous percevons certaines traces de ces questionnements. Avec par exemple ces 41% des employés québécois se disant prêts à changer d’emploi(1) , ou encore ces 74% de directeurs financiers interrogés(2) qui déclarent qu’une part importante des employés travaillant initialement surplace resteront en télétravail après la crise. Les aspirations et les attentes des employés ont changé et l’incertitude d’une reprise rapide pèse sur tous, qui plus est pour une reprise juste et équitable.
Au niveau des entreprises, certains dirigeants, entrepreneurs et visionnaires, ont vite su se retourner pour créer une nouvelle ligne de service, un nouveau produit ou un nouveau partenariat. Il ont vite compris qu’ensemble, nous sommes plus forts et cette crise nous l’a bien montré. Les associations et grappes sectorielles ont plus que jamais joué leur rôle de représentants de leur industrie, rassemblant leurs membres pour une cause et des problématiques communes. Des partenariats spontanés ont éclos et les entreprises ont regardé autour d’elles avec un nouveau regard, à l’affut d’opportunités ici et maintenant. Il est clair que dans ce chaos, le collectif a permis à beaucoup de trouver leur voix et leur voie pour être entendu et aller de l’avant.
Les pessimistes diront aujourd’hui qu’au sortir de la crise, rien ne va changer, que ces traces visibles d’engagement, de solidarité et d’ouverture à l’autre, comme des pas dans le sable, vont s’estomper. Peut-être même avant la prochaine vague. Nous avons cependant la ferme conviction que si des actions sont prises pour concrétiser dès maintenant cette formidable opportunité de questionnement et de remise en cause, il est possible de ne pas revenir à ‘l'anormal’. Il est possible d’entendre les aspirations des êtres humains qui se cachent derrière les employés et les dirigeants. Ceux-là même qui aspirent à plus grand qu’eux, à plus responsable, à plus respectueux de l’environnement, à plus équitable socialement. Il est possible de transformer cet élan en opportunités de développement des entreprises comme pièces centrales de la société.
Si nous souhaitons un monde plus responsable, plus juste au sortir de cette crise, les entreprises doivent être au cœur de ce mouvement. Ce sont les bâtisseuses qui peuvent redessiner les lignes de notre fourmilière et celles à qui nous donnons notre temps et notre énergie. Leur pouvoir d’impact est immense. Pour le mettre en perspective, considérons ici leur poids et place centrale dans la société avec l’exemple des États-Unis : 23.1 trillons US$ entreprises (revenus nets totaux annuels), 3.1 trillons US$ dépenses annuelles du gouvernement, 1.2 trillons US$dépenses annuelles des ONG et fondations. Avec de tels chiffres, nous pouvons facilement nous amuser à moderniser l’adage d’Archimède, « donnez-moi un point d’appui et un levier et je soulèverai le monde » en remplaçant le point d’appui par le formidable potentiel des entreprises et le levier que constitue l’engagement sociétal. Ainsi, nous pourrions, en effet, élever le monde.
1/Interrogez et challengez votre rôle et votre impact dans la société.Quel sens pour vous, vos employés et votre écosystème ?
2/Passez à l’action. Posez une action, individuelle ou collective. Si cette action a du sens et qu’elle est visible, elle saura vous tirer vers l’avant et entrainer avec vous vos parties prenantes
3/Visez un impact double : pour votre organisation et la société
· Revoir une stratégie d'affaires, repenser un modèle
· Reconnecter les parties prenantes autour d'un projet commun
· Identifier vos leviers de reprise
· Créer des partenariats avec les bonnes parties prenantes et pour les bonnes raisons, sous une gouvernance collaborative et durable
· Asseoir d'éventuels partenariats créés en réponse à la crise dans une démarche plus long terme
· Accompagner les changements majeurs qu'a connu votre organisation
· Démarrer et faciliter une discussion dans votre organisation, écosystème ou réseau autour de ces questions
Chez Umalia, nous sommes là pour vous aider à faire ce premier ou ce prochain pas.
Sources
(1) Sondage réalisé par ADP Canada et Les Affaires du 15 au17 mai 2020 - https://www.lesaffaires.com/blogues/olivier-schmouker/41-des-quebecois-prets-a-changer-d-employeur-apres-la-pandemie/618180
(2)https://www.gartner.com/en/newsroom/press-releases/2020-04-03-gartner-cfo-surey-reveals-74-percent-of-organizations-to-shift-some-employees-to-remote-work-permanently2